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Cas 108

Bec sucré

Le moine Djishin avait reçu la charge de faire une page Web pour requêter la table d’inventaire des sacs de riz du système. En envisageant morose la journée de travail fade qui l’attendait, le moine eut une inspiration soudaine :

Je dois faire un objet de couche de présentation pour contenir les paramètres du formulaire de recherche, pensa-t-il, ainsi qu’un objet de couche de services pour représenter chaque ligne renvoyée par la recherche. Mais chacun de ces objets aurait les mêmes attributs que l’objet SacDeRiz que nous utilisons déjà pour créer de nouveaux enregistrements. Ne puis-je pas simplement réutiliser cet objet de la couche de base de données pour ces deux autres objectifs ?

Avec une excitation grandissante, il pensa : si un objet de base de données était annoté correctement, je pourrais développer un framework qui pourrait recevoir les entrées du formulaires, les valider, les convertir en SQL, faire la requête sur la table, et présenter les résultats à l’utilisateur sous firme de tableau... le tout avec un effort minimal de la part de l’utilisateur du framework !

Ainsi le moine passe les quelques jours suivants, tout heureux de développer son framework, avec la page de recherche SacDeRiz pour démontrer la validité du concept.

- - -

À la fin de la semaine, Djishin présenta fièrement les fruits de son travail à maître Banzen. Le maître étudia le nouveau framework, hocha la tête, et ordonna à Djishin de l’utiliser pour convertir sept pages de recherches existant dans l’application, en commençant par la page Combattant.

Après le prompt départ du moine vers sa nouvelle tâche, une nonne qui s’était tenue proche approcha Banzen.

“Maître,” demanda la nonne, “l’objet Combattant n’a qu’une simple valeur de Statut. Si la recherche de l’utilisateur est représentée par un seul Combattant, comment pourra-t-on demander à voir les Combattants dont le Statut est soit Disparu, Retraité, ou Décédé ?”

“Nous ne le pourrons pas”, dit Banzen.

“De plus,” continua la nonne, “l’objet Combattant ne contient que des informations contenues dans la table Combattant. Comment pourrons-nous trouver les Combattants par le type d’Arme qu’ils utilisent, ou les Régiments auxquels ils ont appartenu, puisqu’il faudrait alors faire une jointure avec les tables associées ?”

“Nous ne le pourrons pas”, dit Banzen.

Le maître prit une pépite sombre du bocal qui était sur son bureau, le donnant à la nonne intriguée. “Il était une fois un moine qui s’était lassé du riz. Un jour il tomba sur l’art de faire du kuro sato—des bonbons de sucre noir. Pendant des années il en mâchouillait tout au long de ses journées, morceau après morceau, devenant flasque, pâle, et perdant ses dants. Quelle avait été l’erreur de son maître ?”

“Il n’avait pas interdit les bonbons,” dit la nonne.

Banzen secoua la tête et poussa le lourd bocal le long du bureau.

“Mange tout cela d’ici demain soir,” ordonna Banzen. “Alors tu comprendras la punition de Djishin.”