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Cas 214

Flux de conscience

Le vieux maître Banzen et le jeune maître Kaimu étaient assis sur un banc qui surplombait une gorge, regardant les pêcheurs dans la crique, loin en contrebas.

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Banzen dit : “Mes apprentis ont découvert les flux Java Streams cette semaine. Maintenant ils utilisent ces Flux partout, même quand une simple boucle for serait plus claire...”

Kaimu commença : “Quand j’ai commencé à travailler dans les cuisines du Temple, j’étais intrigué par les nombreuses lames dans les présentoirs à couteaux, et voulus tous les essayer. Mais je ne connaissais pas la différence entre un couteau à filets et un couteau à désosser, et j’ai réduit en charpie plus d’un beau poisson.”

Banzen poursuivit : “... je serais ravi de leur apprendre quand utiliser et quand éviter les Flux, mais je ne le sais pas moi-même. Pas plus que je n’aie lu la moindre sagesse simple sur le sujet...”

Kaimu poursuivit : “Avec le temps j’ai fini par comprendre le dessein de chacune de ces lames en observant comment sa forme et son épaisseur pouvait soit aider soit ralentir ma tâche. De cette manière j’ai pu maîtriser non seulement les couteaux que j’utilisais, mais aussi ceux que je n’avais jamais vu. L’erreur est un piètre ami mais un excellent professeur.”

Banzen poursuivit : “... même si je pouvais les corriger aujourd’hui, demain ne fera qu’amener un nouveau péril. Le mois dernier mon Clan a commencé à jouer avec les annotations. Comment puis-je diriger des revues de code quand des fonctionnalités essentielles passent du code des méthodes à la marge des fichiers ? Et maintenant, des fonctions anonymes se répandent partout dans la base de code...”

Kaimu poursuivit : “Chaque nouveau cuisinier amenait ses propres ustensiles, brillants et aiguisés et étranges. Mon favori et de loin, était un couteau à dépecer avec un crochet à éviscération. Je n’en avais que très rarement besoin, mais quand il le fallait, il était parfaitement adapté à sa tâche.”

Banzen poursuivit : “... Je ne comprends pas pourquoi les gens doivent triturer un langage simple jusqu’à ce qu’il devienne si complexe qu’il en est quasi impossible à apprendre...”

Kaimu poursuivit : “Je me glisse encore parfois dans les cuisines, de temps à autres, pour m’émerveiller des derniers outils par lesquels des tâches complexes sont exécutées avec un effort minimal.”

Banzen s’appuya sur son bâton. “Ma seule consolation est que chaque après-midi je peux m’asseoir sur ce banc et contempler les vies heureuses de ceux dont la seule aspiration est d’attraper et de nettoyer des poissons.”

Kaimu répondit : “En effet ; ces gens sont heureux.”